Cet article examine la question de l’écriture de la nation anglaise à travers un prisme littéraire, en s’intéressant au processus de construction du roman anglais au xviiie siècle et à son établissement en tant que forme d’écriture typiquement anglaise. On démontrera comment les premiers romanciers (Daniel Defoe, Samuel Richardson, Henry Fielding et Eliza Haywood notamment) et leurs défenseurs ont contribué, individuellement et collectivement, volontairement ou à leur insu, à l’essor du roman comme novel et, de fait, à la construction d’une identité nationale, tout en étant animés d’un esprit d’opposition, de contradiction et d’émulation en apparence peu propice à un développement coordonné et à une réflexion commune pourtant indispensables...